Voici un article ce soir sur la manière d’aborder et de vivre les aspects ou les transits difficiles de Neptune. J’entend par là des personnes qui ont en thème natal des contacts de conjonction, carré ou opposition de Neptune au Soleil, Lune, Mercure, Vénus ou Mars, des conjonction de Neptune avec l’Ascendant, ou bien qui ont ces aspects en transit.

 

La différence entre un aspect en transit et en thème natal est l’importance du réequilibrage à opérer. Dans le cas d’un transit, c’est un défi temporaire, évenementiel. Dans le cas d’une dissonance en thème natal, il va s’agir d’une question de fond, qui sera rejouée pour nous dans de nombreuses situations, avec de nombreuses personnes…

 

On a longtemps interpreté les dissonnances astrologiques comme des marques du destin invitant dans notre vie les difficultés, les épreuves. Par exemple, si vous étiez née il y a quelques temps avec un carré entre votre Vénus et votre Neptune, et que vous alliez voir un astrologue, on aurait pu vous prédire que vous alliez vivre un amour romantique mais impossible, souffrir de l’éloignement de l’être aimé.

 

Au jour d’aujourd’hui, je ne dis pas que ces inteprétations sont absolument fausses car il est vrai qu’elles sont parfois vérifiées dans le vécu de la personne. Je dis par contre qu’à mon sens, la personne est en grande partie à l’origine de ce vécu, que ceci soit conscient ou inconscient. Je dirais même que la plupart du temps, c’est inconscient, car qui s’expose à la souffrance en conscience ?

 

La « nouvelle » astrologie devrait avoir pour rôle de remettre l’homme en face de sa responsabilité (et non de sa culpabilité…). Le thème montre sans ambages nos faiblesses, nos failles. Nos croyances limitatives. Nos portes encore ouvertes sur la souffrance. Une bonne interprétation astrologique ne devrait pas consister à prédire une quelconque souffrance à venir mais à aider la personne à fermer la porte à cette souffrance.  A tourner le dos à cette souffrance pour se construire une vie plus conforme à l’être magnifique qu’il est réellement. Pour reprendre des termes astrologiques, tout le défi sera ici de transformer un carré en trigone. De ne pas renier Neptune mais de l’équilibrer. De le positiver.

 

Ceci étant dit ! (ouf !), rentrons dans le vif du sujet.

 

Que nous indique un aspect difficile de Neptune en thème natal et en transit ?

 Une difficulté à se confronter au Réel. 

 

Il est bien sur très difficile de déterminer ce qu’est le réel, quand on sait à quel point nous sommes aux prises avec notre propre subjectivité. C’est justement ici que le bas blesse. Neptune nous prend dans ses brumes et nous fait croire que notre sacro sainte subjectivité est parole d’évangile. Que notre ressenti est ressenti universel. Que ce qui vit en moi vit en l’autre. 

 

Se confronter au Réel va ici être d’accepter de sortir du rêve et de se confronter à l’inconnu. Ne pas interpréter ce qui est vécu mais relever simplement ce qui est. 

 

Pour mettre en lumière le mécanisme d’une dissonance neptunienne, prenons un exemple issu de la vie affective. La vie amoureuse n’est pas le seul domaine touché par une difficulté à se confronter au réel mais il met en lumière de manière extrême la problématique.

 

Prenons donc l’exemple d’un homme qui est tombé amoureux d’une femme. (notez bien que ce pourrait être le contraire, mais pour une fois, on va changer ! ). Admettons encore que cet homme ait dans son thème natal une dissonance entre Neptune et sa Lune, ou bien entre Neptune et sa Vénus ou encore qu’il vit un transit de Neptune en conjonction, opposition ou carré avec sa Vénus natale.

 

Cet homme pourrait être saisi par l’intensité émotionnelle, spirituelle que dégage cette rencontre. Devant une telle intensité, ses sentiments habitant tout son monde, il pourrait penser qu’il en de même chez la personne aimée. Il pourrait intepréter en ce sens les silences, les actions, les non-actions de la personne aimée. Donner un sens à tout ce qui émane de la personne aimée pour faire coïncider les observations du monde extérieur avec les ressentis du monde intérieur. Et c’est là qu’intervient le problème neptunien.

 

Jusqu’à quel niveau les inteprétations de cet homme sont-elles justes ? Cet homme accepte-t-il de connaître cette femme ? De la rencontrer vraiment ? Jusqu’à quel niveau laisse-il l’idée qu’il se fait d’elle et l’idée qu’il se fait de la relation prendre le pas sur la relation elle-même ?

 

Pour peu que, pour tout un tas de raisons  diverses et variées, il ne se passe extérieurement rien de palpable, pendant combien de temps pensez vous que l’homme va rester à aimer en son intériorité cette autre ? Cette autre qui ne sera d’ailleurs qu’un fantome de la Vraie ?

 

Je pense que cela pourrait durer un temps assez long….voire même très long…je pense même que certaines personnes meurent avec des amours comme ça dans leur coeur. 

 

Pour filer la métaphore, une manière de remettre Neptune à l’endroit si je puis dire serait peut-être pour cet homme de prendre son courage à deux mains et de se confronter au réel. De voir qui est vraiment celle qu’il croit aimer et d’essayer de savoir vraiment quels sont les sentiments de la femme à son égard. De rentrer dans la relation.

 

Et non de supposer. Rever. Imaginer. Fantasmer.

 

Voilà des traits de caractère bien neptuniens.

 

S’ils ont leur charme, leur attrait et leur nécessité dans notre psyché, je ne peux qu’appeler à la vigilance face à cette fuite du réel qui trouve que tout ce qui est ici et maintenant est banal, et que tout ce qui est loin et inaccesible est parfait, idéal, stupéfiant d’adéquation. 

 

Pour une personne souhaitant travailler sur son Neptune intérieur et donc sur son adéquation au Réel, voici quelques pistes de réflexion :

 

-       se confronter au réel : ne pas supposer mais demander, essayer, tester, se tromper, se brûler mais vivre !

-       devenir comme Saint Thomas : ne croire que ce qu’on voit

-       pratiquer cet accord tolttèque : ne pas en faire une histoire personnelle…

-       travail sur l’ancrage : la marche, les pieds

-       concentration sur l’ici et maintenant, sur les petits rien qui font tout.

-       Travail de réconciliation (et non de résignation) avec ce qui est

-       Et enfin si le rêve est toujours aussi fort, se demander ce qu’il y a à changer dans le quotidien pour le fuir constamment ?

 

Notre vie ne doit pas devenir un rêve ensommeillé. Beau mais illusoire. C’est plutôt à partir de nos rêves que nous devons créer notre réalité – réenchantée, nourrie, spiritualisée et magnificiée par Neptune !